Pour s’émerveiller, tout commence par une histoire.
Fresque minérale: La chèvre
Elle ne savait pas vraiment ce qu’elle voulait. Juste… redonner vie à un lieu oublié. Un lieu que l’eau avait blessé, et que les années avaient recouvert d’indifférence.
C’était dans ses toilettes, un espace modeste, mais essentiel — comme tous les lieux où l’on s’arrête, ne serait-ce qu’un instant.
Elle m’a parlé d’un tableau, posé là depuis longtemps. Il montrait une scène de famille, floue dans la mémoire de l’âme. Mais une silhouette se détachait, au regard curieux : une chèvre. Elle ne savait pas pourquoi, mais c’était elle, toujours elle, qui revenait.
Alors j’ai écouté. Et j’ai dessiné. Plusieurs croquis, plusieurs façons de dire : je vous ai entendue.
Et elle a choisi. Et nous avons préparé l’espace — réparé le plafond, choisi les teintes, contourné les faïences qu’il fallait préserver.
La fresque serait posée sur le dos de la porte, comme une surprise qu’on ne découvre qu’une fois à l’intérieur, seul. Un face à face.
Le week-end du 14 décembre, je suis venue. Ma peinture, "Épopée", née dans mon atelier prenait vie chez elle: une œuvre minérale, presque tactile, patiemment composée de pigments et de gestes.
Je l’ai adaptée à ce lieu, à son histoire. Trois heures de conception graphique en amont, puis de douces heures de peinture sur place.
Elle ne m’a jamais demandé combien de temps cela prendrait. Elle voulait que ce soit juste. Que cela lui ressemble.
Aujourd’hui, la chèvre veille. Discrète. Présente.
Et ce lieu si banal est devenu un fragment d’âme — une petite pièce devenue grande.
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